MICRO CREDIT

Pour favoriser l'alphabétisation des enfants de l'association, il nous est apparu évident qu'il fallait pour cela commencer par aider leurs mères...qui par la suite pourront alors financièrement envoyer leurs enfants à l'école et subvenir aux besoins de la famille!

Dans cette optique, nous mettons en place un micro-crédit à taux zéro qui leur permettra de pouvoir entreprendre un projet de création ou de distribution de produits divers et variés.

Nous avons retenu, dans un premier temps, le projet de 7 femmes ! Cependant si nous parvenons à réunir plus de fonds nous pourrons alors en financer un plus grand nombre...Toutes ces femmes s'engagent à rembourser les sommes prêtées et  seront accompagnées sur place afin de mettre toutes les chances de leur côté pour une réussite totale !

Je vous présente ci-dessous le projet, le coût et le remboursement étalé sur 10 mois pour chacune d'entre elle.

Une présentation de chacune de ces femmes et de leurs activités, sous forme de photos et mini reportages, sera effectuée durant mon séjour afin de vous faire suivre leur évolution respective et vous faire partager leurs espoirs...

Nous vous proposons de nous aider dans ce projet soit en faisant un don qui fera l'objet d'un reçu fiscal soit sous forme de prêt( sans intérêt cela s'entend puisque nous prêtons à ces femmes à taux zéro, le but de notre association n'étant pas de s'enrichir...) que vous pourrez récupérer ou bien laisser le temps qu'il vous plaira et qui servira de fonds de roulement pour  financer d'autres femmes en attente de notre soutien !

Ces femmes comptent sur nous et à travers elles ce sont leurs enfants que nous aidons en leur permettant de les élever dignement et de leur offrir l'enseignement scolaire dont tous ces enfants sont avides...

Le 10/09/2013
 

Nous avons commencé à visiter les femmes en fin de semaine dernière pour juger de l'avancée de leur projet respectif. Nous avons rendu visite à Delphine qui vit dans un village à environ 30 km de Ouagadougou. Delphine est veuve depuis 3 ans, avec 5 enfants à charge, âgés de 4 à 16 ans plus la petite Héléna, fillette de 6 ans abandonnée par sa mère car l'enfant a un handicap : elle est sourde...

Héléna fera l'objet d'une page à part !


DELPHINE

Delphine avait déjà utilisé l'argent du prêt en achetant son bois de chauffe utilisé pour la cuisson du dolo au  lieu de l'acheter à crédit ce qui lui faisait perdre un temps précieux car tant que son bois n'était pas réglé, elle ne pouvait en racheter...et donc ne produisait pas...Un cercle vicieux qui a pris fin grâce à votre soutien financier...Plus tard, nous verrons pour l'aider à faire sa cuisson au gaz afin de préserver l'environnement et diminuer la déforestation. C'est un combat sur tous les fronts...

 La préparation du dolo chez Delphine, la dolotière.

Tout commence par l'achat de sorgho rouge et sa germination. Cette préparation s'étend sur 9 jours...
Delphine plonge les grains de sorgho rouge dans l'eau pendant 3 jours dans une canari
( grosse jarre en terre cuite) puis vide l'eau et change celle-ci pour laisser germer encore 2 jours. Durant ces deux jours, elle écarte les graines sur les bords du canari afin que l'eau sécoule au centre et favorise la germination du sorgho...Elle humidifie les céréales matin, midi et soir.
Au 6ème jour, Delphine lave le sorgho germé et l'étale au soleil afin de le sécher et ce pendant 2 jours !
Puis le 9 ème jour, elle le mène au moulin afin de le faire moudre en farine plus ou moins grossière... La cuisson du dolo peut alors débuter...

La cuisson commence en milieu d'après-midi par le mélange farine/eau que l'on met à bouillir durant 5 à 6 heures et qu'on laisse cuire toute la nuit. Le lendemain matin, vers 5 heures, Delphine tamise la mixture et retire les graines restantes puis remet le jus à bouillir.
Elle récupère les résidus de céréales écrasées pour les mettre dans des canaris renversés dont le fond a été cassé et dans lesquels des branches et de la paille ont été disposés afin de servir de tamis. Elle fait passer de l'eau sur ces résidus jusqu'à ce que l'eau ressorte claire : la farine restante dans la jarre s'est transformé en son et sert alors de nourriture aux cochons ! Le liquide obtenu quant à lui est mis à bouillir pour obtenir un jus concentré, le "tossé".
3 appelations différentes pour le dolo : le tossé : degré d'alcool élevé, le ram : dolo fermenté, le ram-noodo : jus sucré non fermenté.
Dans le tossé et le ram, elle ajoute de la levure chimique pour faire fermenter le liquide. Traditionnellement, on utilisait la sciure de bois que fabriquait les termites...et qui fermentait instantanément les liquides !  Y a plus qu'à trinquer !!!

Le dolo est vendu dans des calebasses et il reste toujours au fond de celles-ci des résidus qui sont récupérés, tamisés puis mis à sécher pour finalement être fractionnés lorsque la pâte a durci et qui servira alors de levure pour les prochaines cuisson...comme le levain chez nous...
Delphine approvisionne les grossistes et possède elle-même un "cabaret", hutte où les gens viennent boire le dolo, sur le marché local du village.

SALMATA


Salmata, veuve, est âgée de 56 ans et à 8 enfants dont 3 à charge de 14 à 21 ans...Elle vend des épices, des condiments et des légumes sur le marché de Cissé, un quartier proche de Pissy.

Pour s'approvisionner, elle se lève à 4 heures du matin et part dans la nuit, seule, jusqu'à un carrefour où se regroupent les paysans venus vendre leurs produits...Ensuite elle repart vers le marché et présente ses produits à la vente...Cela lui prend deux heures pour faire ce va-et-vient !!! Avant mon arrivée, son étal était juste composé de gombo séché...

Vous pourrez voir sur les photos ci-dessous l'évolution de son commerce...Elle représente pour moi le courage, la persévérance et la gentillesse personnifiée comme toutes les femmes que j'ai eu la chance de rencontrer et d'aider...Ce sont toutes des mères courages !!!

Notre action a porté ses fruits plus rapidement que je ne l'aurai pensé et il est clair que leur avenir sera meilleur car elles ont toutes la tête sur les épaules et connaissent trop la souffrance et la misère pour ne pas saisir leur chance...

FATI

Fati a 50 ans, est veuve et à 3 enfants à charge de 12 à 25 ans. Ce dernier l'assiste financièrement grâce à un petit boulot de laveur de véhicule automobile mais elle parvenait difficilement à joindre les deux bouts...

Elle vend également des légumes et des épices au marché de Cissé.

ANGELINE

Angéline est âgée de 55 ans, veuve avec 4 enfants à charge...Elle créee de magnifiques sacs et accessoires en fil de scoubidou (du moins cela y ressemble) et tout cela avec les doigts... Je vous laisse admiré son travail avec ses quelques photos ci-dessous ! De nombreux autres modèles en photo disponibles sur demande...et dans tous les coloris...